-2014 : Avignon – Gordes.

 

 

 

ASSOCIATION  FENELON

 

Assemblée Générale 2014,14,15,16 juin,

 

Avignon-Gordes.

 

 

            Nos retrouvailles 2014 ont eu lieu les 13, 14 et 15 juin en Provence…

Quelle joie, dès le vendredi 13, pour les premiers arrivants de se retrouver à l’hôtel Ibis Styles d’Avignon, comme l’an passé, pour le dîner !

Nos fidèles amis Denise et René se sont rendus à Montélimar pour permettre à Lydie, bloquée par la grève SNCF, d’être parmi nous.

 De même Nicole, Barth et Michel sont passés par Annonay pour amener sœur Marie.

« Bravant tous les dangers », arrivent également dans la soirée Maryvonne et Bernard, ainsi que Béatrice et Anne- Marie qui n’avait pu venir en 2013.

 Ghislaine, Monique, Yvette et Jeannine nous rejoignent le lendemain, pour notre plus grand plaisir.

 

            Le samedi 14 est réservé à la visite, avec une guide conférencière, du Palais des Papes, de la ville ancienne et du pont Saint Bénezet.

Après le déjeuner pris dans un restaurant place de l’horloge, nous retrouvons à 14 h notre guide devant la grande entrée du Palais des Papes.

 

            Construit au XIVe siècle, c’est le plus grand édifice gothique de l’Occident chrétien, avec ses 15000 m2 dont 6500 de constructions au sol. Sa façade de 60 m de long rappelle les églises et monastères fortifiés de la fin du moyen âge, avec ses mâchicoulis sur contreforts et le chemin de ronde crénelé qui la couronne.

 

 

            Avant de commencer la visite, notre guide nous brosse un tableau historique de la situation d’Avignon, de la France et de la Chrétienté au début du XIVe siècle.

            Lorsque le premier Pape arrive en Avignon, en 1309, la ville appartient à Charles II d’Anjou, comte de Provence, roi de Naples et vassal du Pape ; elle est voisine du Comtat Venaissin, terre d’église depuis 1274.

Ce territoire, au cœur de l’Europe chrétienne, était proche mais indépendant du royaume de France auquel le reliait le célèbre pont d’Avignon ; il connaissait alors la paix et la stabilité, ce qui n’était pas le cas de Rome, peu sûre au sein d’une Italie divisée pendant tout le XIIIe et le début du XIVe siècle par des luttes intestines.

En France, Philippe IV le Bel bafouait le pouvoir temporel du Pape, allant jusqu’à perpétrer contre lui un attentat à Anagni en 1303.

 

Clément V.

 

            Le 5 juin 1305, les cardinaux élurent à Rome Bertrand de Got, archevêque de Bordeaux, qui prit le nom de Clément V. Né à Villandraut, c’était un sujet du Roi de France et vassal du roi d’Angleterre susceptible de régler le conflit franco-anglais qui empêchait de lancer une nouvelle croisade.

C’est alors que Philippe le Bel porta de graves accusations contre le puissant Ordre du Temple. Pour statuer sur cette affaire en toute liberté, le Pape alla en Avignon, où il arriva en mars 1309. Fin diplomate, il apaisa pendant son séjour maints conflits, et supprima l’Ordre du Temple pour éviter de le juger.

            Dès son avènement, Clément V avait nommé de nombreux cardinaux français, faisant basculer la majorité du Sacré Collège, qui était italienne, au profit de la France, ce qui permit d’élire par la suite des papes français et, les problèmes italiens et les conflits avec le roi de France perdurant, de prolonger tout au long du XIVe siècle le séjour de la Papauté  en Avignon. Ainsi, s’exercèrent en Avignon les pontificats de :

 

Jean XXII.

Benoît XII.

 

-Jean XXII, ancien évêque d’Avignon, qui résida au palais épiscopal pendant 18 ans, et qui enrichit l’Eglise par sa bonne gestion ;

-Benoît XII, qui fit construire le Palais Vieux sur l’emplacement du palais épiscopal qu’il fit démolir ;

 

Clément VI.

 

InnocentVI.

 

-Clément VI, qui ajouta le Palais Neuf, y entretint une cour brillante et acquit de nombreux objets d’art, ainsi que la ville d’Avignon, achetée à la reine Jeanne, comtesse de Provence, épouse du bon Roi René (souvenez-vous :nous les avons rencontrés en 2011, lors de notre visite à Aix en Provence…) ;

-Innocent VI, qui acheva le Palais et commença la construction des remparts de protection des nouveaux bourgs ;

 

Urbain V (à gauche) et Grégoire XI (à droite).

 

-Urbain V, qui aménagea une belle galerie, la Roma, et un verger ;

-Grégoire XI, qui retourna à Rome 6 ans après son élection et y mourut ;

 

Clément VII (à gauche) et Benoît XIII (à droite).

 

-Clément VII, élu en 1378, qui ramena la Papauté en Avignon ;

-Benoît XIII, élu en Avignon, qui s’acharna à conserver la tiare, mais fut déposé par deux conciles tenus à Pise et Constance.

 

            Le grand schisme d’Occident allait diviser l’Eglise en deux obédiences pendant 39 ans, de 1378 à 1417. Elle ne reconnut aucun des 7 papes italiens ni des 2 derniers papes d’Avignon élus pendant cette période, et refit son unité en 1417 autour de l’italien Martin V.

 

 

            Pour commencer notre visite après cette page d’histoire, nous accédons au Palais Neuf (de Clément VI) par la Porte des Champeaux, ainsi appelée car sur l’emplacement de l’actuelle Place du Palais se trouvaient des petits champs (champeaux).

 

 

Orné d’élégantes voussures reposant sur des colonnettes à chapiteaux, le portail est suivi d’un passage couvert, protégé au-dessus par la chambre des herses, et de part et d’autre par deux corps de garde.

 

La billetterie actuelle est dans le corps de droite (sud), où un couloir donne accès à la Petite Audience, couronnée d’une belle voûte sexpartite. Avant d’être transformée en salle d’armes au XVIIe, l’audience des contradictoires s’y tenait, qui prenait en charge les contestations soulevées par les lettres apostoliques.

Dans la Grande Audience, également voûtée, qui la jouxte, siégeait le Tribunal des Causes Apostoliques, organe judiciaire permanent le plus respecté de l’univers. Sa sentence était sans appel. Les auditeurs se tenaient dans une enceinte circulaire, d’où le nom de Rota (Roue) donné à ce tribunal depuis 1336, qu’il a conservé jusqu’à nos jours.

 

            Le passage couvert de la porte des Champeaux débouche dans la Cour d’Honneur, où l’on voit encore, au sol, les vestiges de l’Audience de Jean XXII (1319) remplacée par un puits sous Urbain V.

 

 

On découvre en face la Tour du Pape, qui domine la ville de ses 47 m, avec laquelle Benoît XII entama en 1335 la construction du Palais Vieux.

L’essentiel de la visite se déroule au Palais Vieux, dont la Porte Majeure, à gauche, était l’entrée principale.

 

 

            Le Musée de l’œuvre, qui évoque les 9 pontificats avignonnais, l’histoire du Palais et de sa construction, occupe au rez-de-chaussée l’aile orientale des appartements privés (Salle de Jésus, où se trouvait également la Grande Trésorerie), et dans l’alignement, l’aile du Consistoire (le Consistoire et la Bouteillerie).

            La Salle de Jésus servait de vestibule : les cardinaux y attendaient le Pontife pour se rendre en Consistoire, en  rang par deux ; le Pape venant du Revestiaire pontifical fermait la marche. Ce faisant, le cortège tournait le dos à la toute proche chambre antique du Camérier qui communiquait par un escalier avec la chambre du Pape.

Le Camérier était le plus haut dignitaire de l’Eglise, sorte de Premier ministre, chef du personnel et des finances.

            C’est en Consistoire que le Pape convoquait les cardinaux, qu’il recevait les souverains, les ambassadeurs, ses propres légats revenant de mission, et qu’il accordait des audiences publiques. Les procès en canonisation et autres procès y avaient lieu ; on y proclamait le nom des cardinaux promus au Sacré Collège.

 

 

 

            A droite, au milieu de la salle du consistoire, s’ouvre la chapelle Saint Jean, décorée par Matteo Giovannetti en 1347-48 (notamment une crucifixion, et la vision de St Jean à Patmos), où le pape faisait ses messes basses.

            A gauche, on débouche dans le cloître, au cœur du Palais Vieux, que dessert une galerie à étage, et bordée au nord par la Chapelle pontificale de Benoît XII, de 38m de long, consacrée aux grandes cérémonies de la papauté, à l’ouest par l’aile des Familiers, au sud par l’aile du Conclave, et à l’est par l’aile du Consistoire.

 

 

            A l’étage, l’aile du Consistoire abrite le cadre des fastes pontificaux : le Grand Tinel. Immense vaisseau de 48m de long couvert d’une voûte romane, c’était la salle des festins. On y banquetait pour les principales fêtes religieuses de l’année, ou lors d’une promotion cardinalice. En moyenne, un festin comportait 5 services de 4 plats différents, et on y servait une quantité impressionnante de nourriture.

            A un bout du Tinel, équipé d’une cheminée à hotte où l’on tenait les plats au chaud, se trouvait le dressoir destiné aux préparatifs, où se tenaient le maître de la salle, le bouteiller, le panetier, le maître de l’eau, plusieurs serviteurs et l’écuyer tranchant qui découpait les mets disposés avec soin dans la vaisselle précieuse.

 

            A l’autre bout du Tinel, à la mort de Benoît XII, on incorpora aux murs deux arcs de pierre encore visibles de nos jours qui, dégagés de leur maçonnerie, permettaient d’accéder à l’aile du Conclave où les cardinaux chargés d’élire le nouveau pontife étaient enfermés.

 

            De ce même côté du Tinel on accédait à la Chambre de Parement où se retirait le pontife à l’issue des banquets pour y déguster les bien nommés boute-hors : dragées, fruits confits et douceurs diverses. C’est ici que les cardinaux nouvellement promus recevaient leur parement : l’anneau et le chapeau, symbole de leur dignité.

            La chambre de parement conduisait enfin à la Chambre du Pape dont l’accès était jour et nuit surveillée par des huissiers.

            Un petit couloir conduit au Palais Neuf, dans la Tour de la Garde Robe qui apporte une extension aux appartements privés du pape.

Au dessous, la Chambre du Cerf, qui tire son nom d’une décoration murale, est son nouveau Studium.

 

 

 

A partir de 1352, date de son inauguration, le pape rejoint la grande Chapelle Clémentine par la  Sacristie nord où il s’habillait pour les cérémonies. Des fac-simile de plâtre y présentent une galerie de gisants, de personnages qui ont entretenu des liens avec la papauté d’Avignon, et un moulage du remarquable retable du Portement de Croix commandé en 1478 par le Roi René à Francesco Laurana.

En vis-à-vis, la Sacristie sud, dans la tour St Laurent, était le vestiaire des cardinaux.

 

 

La grande Chapelle Clémentine est au-dessus de la grande Audience. Lors de notre passage, de magnifiques grandes potiches y étaient exposées sur socle, ainsi que des peintures modernes aux murs.

 

            Tout au bout à droite, la grande Chapelle s’ouvre sur le Parvis, avec en face la Loggia et la fenêtre de l’Indulgence par laquelle le pape distribuait bénédictions et indulgences à la foule amassée dans la cour d’honneur.

 

            A droite sur le parvis débouche le large escalier d’Honneur, premier escalier « à l’italienne »de l’hexagone. A gauche court l’aile des Grands Dignitaires, derrière la façade du Palais Neuf, avec la nouvelle chambre du Camérier (au-dessus de la petite audience), la chambre des Notaires, la salle des herses, l’appartement du Trésorier.

 

 

            Comme pour tout monument historique, la visite se termine à la boutique, qui est installée dans la Salle de Théologie où le Maître du Sacré Palais, un dominicain, enseignait en des cours publics les vérités de la foi dont le pape était le gardien.

 

            On prend conscience, à la fin de cette visite, que le Palais des Papes qui ressemble par bien des aspects à une forteresse, est aussi un palais urbain parfaitement adapté à ses fonctions majeures. La liturgie et les réceptions s’y déployèrent dans des fastes dignes du prince le plus prestigieux de son temps.

Au milieu du XIVe siècle, la Cour d’Avignon était la plus brillante d’Europe.

Tout en étant les dignes successeurs de Saint Pierre, les pontifes avignonnais furent les précurseurs des grands princes de la Renaissance.

Pendant la visite du Palais, une courte pause (pour les jambes seulement) permet à notre groupe de profiter d’une vidéo 

 

 

                        En route pour rejoindre le Pont Saint Bénézet, nous traversons une partie de la vieille ville.

Nous découvrons en partie les anciens remparts et quelques maisons typiques du Moyen Age et de la Renaissance.

 

L’église Saint Pierre, sur la place du même nom (Plaço San Peire) est le monument le plus remarquable. Une des plaques qui décrivent l’histoire de la cité nous apprend que la tradition fait remonter au VIIe siècle l’existence sur ce site de la première église, qui aurait abrité les tombeaux des premiers évêques d’Avignon, dont celui de St Agricol.

Elle fut plusieurs fois ruinée puis reconstruite à partir de 1358 grâce aux libéralités du cardinal Des Prés qui l’érigea alors en Collégiale.

Le clocher date de 1495, et la façade au riche décor flamboyant est terminée en 1524.

 

Les très belles portes en bois de pure renaissance provençale ont été sculptées par Antoine Volard en 1551. De nombreuses œuvres d’art de la même époque et du XVIIe siècle (chœur baroque en bois doré) en décorent l’intérieur.

 

            Quant au Pont Saint Bénézet, la légende raconte que Petit Benoît, connu sous le nom de Bénézet, petit berger de 12 ans reçut l’ordre divin d’aller construire un pont à Avignon, et en commença la construction en 1177, sur des restes de culées romaines.

Achevé en 1185, le pont enjambait alors le Rhône sur 915 mètres, avec un angle droit pour offrir moins de prise aux forts courants.

 

Il ne reste aujourd’hui que 4 des 22 arches, qui seules étaient en pierre, le tablier étant en bois. L’ouvrage fut reconstruit en maçonnerie entre 1234 et 1237.

            Poste frontière entre l’Etat pontifical et la France, c’était l’un des rares à traverser le Rhône : il fut même le seul entre Lyon et le mer, ce qui en faisait un point de passage obligatoire pour les marchands et voyageurs.

La plus grande partie du pont était la propriété du Roi de France.

Les crues du Rhône ont emporté souvent des arches ; la plus importante crue, en 1669, n’a laissé subsister que les 4 arches que l’on voit de nos jours, avec, sur la 2eme, les chapelles superposées de Saint Bénézet et de Saint Nicolas.

 

            Ornant avec élégance le paysage, magnifique à toute heure du jour et de la nuit, du petit Rhône qui sépare Avignon de l’île de la Barthelasse, le pont Saint Bénézet a inspiré nombre de peintres et de photographes qui l’ont reproduit sans compter.

            Il a inspiré aussi l’auteur de la charmante chanson enfantine bien française, mais internationalement connue (notre guide nous en a même fredonné deux couplets en … japonais !). Mais vraisemblablement les fameuses danses de la chanson auraient pu se faire plutôt sous les arches du pont que dessus : sur l’île de la Barthelasse où se trouvaient d’ailleurs au XIXe siècle de nombreuses guinguettes activement fréquentées.

            Quant aux calmes mais intrépides promeneurs que nous sommes, ils ne regrettent pas d’avoir bravé le vent (il y en a toujours !) pour arpenter le pont jusqu’au bout, car il offre vers Avignon une vue remarquable sur l’ancienne ville, ses remparts, le rocher des Doms et le Palais des Papes qui trône souverainement sur ce panorama unique.

 

 

                        Dimanche 15 juin, nous sommes attendus en l’Abbaye de Sénanque par nos amis les moines cisterciens pour la messe de 10 heures.

 

 

C’est toujours avec émotion que nous entendons résonner chants et prières sous les voûtes. Nous retrouvons le Prieur à la sortie de la messe pour nos échanges désormais annuels…

 

 

            L’auberge de Carcarille à Gordes nous accueille ensuite pour un succulent repas : Foie gras de canard maison, homard rémoulade curry gingembre, caramel et orange safranée, Saint Jacques en ravioles, carré d’agneau rôti, filet de bœuf aux morilles…fromages affinés et desserts maison, le tout accompagné d’un excellent Vaqueyras rouge, et clôturé d’un fin champagne offert par Denise et René.

 

 

            Puis l’assemblée générale suit sur la terrasse, tandis que nos accompagnateurs se livrent à un exercice post-prandial de choix : une tonique et joyeuse partie de pétanque.

 

            Après les nouvelles des amies qui n’ont pu être avec nous, Nicole, notre présidente, évoque les travaux de la COFAEC dont le thème 2013 était « Allons aux frontières ». Ainsi nous découvrons la célébration islamo chrétienne de l’Annonciation le 25 mars, désormais jour férié au Liban, les « week-end des familles » des anciens élèves de Don Bosco, de même « co-exister », association pour le dialogue entre les trois religions monothéistes.

La COFAEC, à laquelle nous participons activement, est un partenaire indispensable pour la direction de l’Enseignement Catholique auquel elle apporte aide et soutien.

            Sœur Marie nous donne ensuite des nouvelles de la Congrégation. Après notre chant traditionnel et la dégustation des nougats de Lydie, nous clôturons la séance.

            Nicole remercie chaleureusement toutes les présentes, chacune redit son profond attachement à notre Association, pour qu’elle continue à vivre au sein de la Famille Trinitaire, de la COFAEC et de l’OMAEC.

 

            Certaines d’entre nous reprennent directement la route du retour, d’autres se retrouvent au dîner du dimanche soir à Avignon, avant de se séparer lundi matin, promesse réitérée de se retrouver en 2015.

            Alors, au revoir, et rendez-vous l’année prochaine.

 

 

                                                                       Nicole et Barthélémy CAMPANINI.

 

 

NB : Merci à Béatrice RAYNAL qui a contribué au reportage photos.

 

 

 

 

 

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