-2008 : La Siesta.

 

pentecôte 2008

 

10-11-12 Mai

 

 

 

La Pentecôte fait partie de ces fêtes dont la date change chaque année. Elle dépend, comme vous le savez, de celle de Pâques, fixée, lors du Concile de Nicée en 325, au premier dimanche après la pleine lune qui suit l'équinoxe de printemps ! Au plus tôt elle arrive le 22 mars, au plus tard le 25 avril, s'étalant sur une période de 35 jours.

 

C'est donc à une très précoce fête de la Pentecôte et Assemblée Générale, que nous a conviées cette année Nicole, notre Présidente. Toutes et tous étaient d'accord pour revenir à Annonay. revoir nos chères Religieuses et profiter de l'accueil sympathique et des commodités de l'hôtel "La Siesta" à Davézieux.

 

Le groupe, chaleureux, est presque entièrement formé le vendredi soir. Pour le lendemain, Bernard a préparé une journée découverte des collines ardéchoises, paysage de relief partagé entre terres cultivées et forêts de pins, chênes et châtaigniers.

 

La route qui serpente dans la montagne du Chaix nous conduit à La Louvesc, modeste village à 1083 m d'altitude, idéal l'été lorsque "la chaleur étouffe les villes", on vient y respirer un air frais et vivifiant. C'est ce que devaient se dire toutes nos amies un peu nostalgiques devant les bâtiments de "l'ancienne colo des jeunes bel-abbésiens". La surprise vient de l'énorme basilique, œuvre de l'architecte P. Bossan, réalisateur aussi de celle de Fourvière.

 

Centre de pèlerinage depuis 1640, on y vénère Saint Jean-François Régis, l'apôtre du Vivarais "missionnaire" attentif aux humbles, chargé de ranimer la foi en terre protestante. Il fut canonisé en 1737. Il est le patron des Jésuites de France.

 

A proximité de la basilique on peut voir la chapelle élevée sur le lieu de la mort du saint, avec ses reliques et la fontaine miraculeuse où Lydie put se désaltérer. Mais il fallait reprendre la route pour atteindre Lamastre, au cœur de la vallée du Doux, petit paradis des randonneurs et des pêcheurs. Les restaurants y privilégient la gastronomie locale et c'est ainsi que l'on put apprécier des caillettes à l'ardéchoise ainsi qu'une coupe glacée, aux marrons bien sûr ! L'après-midi, pour nous aérer un peu – c'est Bernard qui raconte – direction "Les Chopes du Moulin, une brasserie artisanale créée et exploitée par deux jeunes gens qui nous ont expliqué comment ils brassaient le houblon en utilisant l'eau pure de la rivière. C'était un ancien moulin à blé tombé en désuétude et remis en valeur avec beaucoup d'intelligence. Nous avons goûté, apprécié et acheté les diverses bières, dont une au miel".

 

Le retour vers Davézieux se fit en longeant le Rhône jusqu'à Andance, par la magnifique RN 86.

 

Dimanche, c'est avec recueillement et émotion que nous assistons à la messe de Pentecôte dans la chapelle de la Maison de Retraite Saint-Joseph. Après les paroles de bienvenue du Père qui souligne le caractère « spécial » de cette messe en raison de notre présence, c'est Nicole qui s'exprime au nom de l'Association : "Déjà une année s'est écoulée, marquée, pour un certain nombre d'entre nous, par des épreuves très douloureuses… Mais nous sommes là pour vous dire notre affection filiale et notre reconnaissance… Alors prions ensemble pour être plus fortes."

 

Dans son homélie, le Père célébrant insista sur le rôle de l'Esprit-Saint qui nous aide à surmonter les plus grandes épreuves, éclaire ceux qui doivent transmettre la parole… nous inspire pour juger les choses comme il faut, nous donne la force de supporter souffrance et deuil, en nous transmettant ses sept dons : sagesse et intelligence, force et prudence, tempérance, piété et crainte de Dieu !

 

Puis le Père invita l'assistance à prier pour les Défunts : Mme Soriano-Forgeri, M. Alfred Ballesta, M. Henri-Jacques Raynal… Moments d'une intense émotion…

 

 

 

Après la messe, Anciennes Elèves et Religieuses se retrouvèrent dans la bibliothèque. Entendu au hasard des conversations : "Nous sommes très heureuses. Nous avons besoin de vous pour rester vivantes. Quelle que soit notre origine, nous avons toutes la même marque. Nous sommes toutes de la même maison… " Et nous avons aussi appris que le 23 Juillet sœur Gabriel-Albert fêtera ses soixante-dix ans de profession religieuse !

 

 

 

 

 

 

Puis Sœur Marie, Supérieure de la Communauté, nous proposa de prendre la mesure de l'ampleur des travaux en cours de réalisation dans la Maison de Retraite. Plutôt que de rénover, ce qui était complexe et très coûteux, il a été décidé d'agrandir en procédant à une nouvelle construction sur deux étages et deux ailes. C'est ainsi que nous avons pu visiter la salle d'animation, le coin salon, les cuisines et dépendances, les chambres claires et spacieuses, une immense terrasse couverte avec vue à 180 ° vers les Alpes, le tout dans un magnifique parc avec cèdres centenaires…

 

 

 

Retour à "La Siesta" pour le traditionnel repas en présence de Sœur Marie, Sœur Gabriel-Albert et Sœur Marie-Joëlle, où un menu raffiné était servi après l’apéritif : foie gras et toasts, filet mignon de veau forestière, fromages, omelette norvégienne ou salade de fruits, dans une ambiance très détendue où frères et conjoints ont préféré se retrouver "entre hommes".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'atmosphère redevint plus studieuse à l'heure de l'Assemblée Générale, ouverte en présence des Religieuses. La Présidente exprima ses regrets constatant que certaines amies n’ont pu se joindre à nous et ses remerciements à celles qui étaient là ; remerciements émus aussi à tous ceux et celles qui lui avaient témoigné, ainsi qu'à sa famille, amitié et affection lors du choc brutal causé par la disparition de sa maman, circonstances où les Religieuses avaient été très présentes…

 

 

 

 

 

 

Durant cette année écoulée, les échanges et messages ont été nombreux, pratiquement toutes disposant d'Internet, ce qui est "un plus" dans nos relations. Comptes rendus, récits de voyage, photos… figureront sur le site Internet de l'Association, créé par Barth, en cours d'installation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme vous le savez, notre Présidente siège au Conseil Exécutif de la COFAEC. A ce titre, elle a participé à un important colloque organisé à l'initiative de la Fédération Française des Anciens Elèves des Etablissements Jésuites d'Education. Journée exceptionnelle le samedi 12 Avril, sur le thème "Eduquer pour quelle excellence ?" "Nous avons eu ce jour-là un maître à penser, Jean Cassien Billier, professeur de philosophie à la Sorbonne. Débats autour de trois sous-thèmes : Apprendre à connaître / Apprendre à vivre ensemble / Apprendre à être.

 

 

 

Tout part de la Charte des Jésuites : « En tout aimer et servir ». Un des thèmes porteurs était "Qu'est-ce que l'élitisme républicain ?" Les enfants qui sont dans les établissements d'enseignement privé seront un jour des citoyens. Ils doivent être protégés et éduqués parce qu'ils sont enfants et qu'ils deviendront également des hommes responsables d'eux-mêmes mais aussi des autres, de leurs familles et également des personnes rencontrées dans tous les milieux où ils vont se trouver en position soit de formateurs, soit de professionnels".

C’est pourquoi ils doivent acquérir une « compétence technique vertueuse » qui s’exercera sur les plans intellectuel , humain et spirituel .

Ceci afin d’utiliser leur savoir pour faire le bien et transformer ce qui pourrait être négatif en positif.

Ils deviendront ainsi  des « passeurs de savoir » et construiront du lien social.

 

 

 

Certaines d'entre vous pourraient être intéressées par ce type de réunion où se retrouvent des personnes qui défendent la liberté d'enseignement, de choix d'école, celle de définir des contrats pédagogiques pour une meilleure réussite…..

 

Voilà les activités de notre Présidente au sein de la COFAEC.

 

Pour le reste, il y eut un voyage en Algérie romaine auquel ont participé Claudette et Maryvonne. Présentes toutes deux, nous avons pu recueillir leurs impressions, illustrées par de magnifiques photos et un DVD. Leur compte rendu sera d'ailleurs visible sur le site Internet de l'Association.

 

Le programme du voyage en Ombrie, prévu à l'automne, a été présenté par Maryvonne. Il se déroulera sur sept jours et correspondra à la fête de Saint François d'Assise, le 4 octobre. "Durant ce séjour nous essayerons de voir Sœur Reine-Marie. Celle-ci pourrait venir nous retrouver à l'aéroport de Rome".

 

Nicole a pris contact avec elle pour que ce rendez-vous se réalise.

 

Enfin Nicole est chargée de nous transmettre les amitiés d'un certain nombre de camarades qui tenaient absolument à être présentes aujourd'hui par la pensée. Et toutes ici sommes de tout cœur avec nos amies dans les difficultés et la souffrance.

 

Nous avons toujours beaucoup de plaisir à retrouver Sœur Marie, que nous avons adoptée, elle-même s'étant parfaitement intégrée à notre groupe, et qui a de lourds problèmes à gérer à la Maison de Retraite. Elle viendra, sans doute, en Ombrie avec nous.

 

Avant de se séparer, toutes les participantes sont invitées à remettre leur cotisation (23 € minimum ). Ghislaine a dressé le bilan financier : restaient en caisse 800 € environ, moins les dépenses relatives à la réunion de Pentecôte.

 

Puis Sœur Marie donna des nouvelles de la Congrégation. En juillet 2006 un chapitre général s'est tenu à Lourdes avec l'élection de la Supérieure générale, Sœur Bénédicte-Marie, française, avec trois assistantes : malgache, espagnole et française. A l'étranger, beaucoup de maisons donnent du souci. En Chine, cela va bien, la Communauté cherche une maison pour enfants handicapés. Au Pérou, en Colombie, à Madagascar, au Cameroun, les Religieuses continuent leur travail de formation. A Rome, Sœur Reine-Marie forme des jeunes postulantes qui prennent des cours de français. Mais il y a une baisse générale des vocations, particulièrement en Europe.

 

L'assemblée se terminant, il y eut des interrogations sur le devenir de l'Association. "Continuer contre vents et marées ?" Réponse : "Oui" à l'unanimité.

 

Nous remercions vivement Barthélémy Campanini qui s'est attelé à la lourde tâche de concevoir un site Internet pour l'Association, Bernard Petitjean pour ses bonnes idées de balades, ainsi que Maryvonne pour l'organisation des voyages.

 

Le Bureau est reconduit à l'unanimité.

 

Après la prière et le chant, certaines reprendront la route, d'autres passeront une dernière soirée ensemble.

 

Et pour conclure, je vous transmets les premières lignes du message de NOËL adressé aux Associations d'Anciens, par le Président de la Fédération Jésuite : "S'il fallait résumer à la fois le sens de Noël et

l'esprit de notre Fédération, je choisirais : "FIDELITE".

 

Message qui s'adresse à nous aussi.

 

            Meilleurs vœux à toutes et tous.

 

Anne-Marie Ballesta-Raynal

 

 

 

 

 

 

 

N B : Informations importantes.

 

-1)-Projet de voyage en Vénétie (fin septembre ou début octobre 2009).

Ce voyage nous permettrait de découvrir Venise, sa région, les villas d’Andrea PALLADIO etc.

Notre groupe devant comporter au minimum une quinzaine de participants afin d’obtenir la meilleure prestation au meilleur prix, toutes celles qui sont intéressées par ce voyage doivent se faire connaître rapidement en contactant Maryvonne au

Tel n°:01.48.84.10.64.

 

-2)-l’Association Fénelon dispose désormais :

-d’un site Web :  http://www.fenelon-trinitaires.com

-d’un  e-mail :  nicolebarth@fenelon-trinitaires.com

 

 ______________________________________________________________________________________

 

-Voeux  2009.

 

ASSOCIATION  FENELON

 

Nativité. 1503,Le Pérugin, Montefalco.

 

 

Paris, le 17 décembre 2008.

 

Chères amies,

 

Joyeux Noël et Bonne Année 2009 !

 

 

Que cette nativité ramenée d’Ombrie soit pour nous

 

toutes et tous, et pour nos chères Religieuses, le gage

 

d’une Nouvelle Année de Santé, Paix et Bonheur .

 

Que nos capacités, ambitions et persévérance

 

s’expriment et s’accomplissent pleinement,

 

comme un champ de blé pour notre santé,

 

comme un jardin de roses pour la beauté des choses,

 

comme un soleil qui brille pour éclairer le chemin de notre vie.

 

Restons fidèlement unies.

 

Bien affectueusement,

 

Nicole CAMPANINI-SORIANO .

 

 

Site Web : http://www.fenelon-trinitaires.com     E-mail : nicolebarth@fenelon-trinitaires.com

 

 

 

                          

 

 

-2009 : Cerfroid.

 

 

Association Fénelon

Rencontre des 12-13 et 14 Juin

 

Assemblée Générale 2009

 

 

Ve--Vendredi 12 Juin :

       Paris, gare de Lyon, 16h. Arrivée des TGV en provenance du Sud et de l'Ouest. Nous avons rendez-vous avec Nicole et Barth au pied du restaurant "Le Train bleu" en face des quais. Pour la première fois de son histoire, notre réunion annuelle n'a pas eu lieu à Pentecôte, et pas non plus en Ardèche ou en Provence, car pour les trente ans de notre Association (en métropole) un voyage à CERFROID, berceau de la fondation de l’Ordre Trinitaire, s’imposait.

       Après vérification des présences (nous avons le plaisir de retrouver Sœur Marie), il faut rapidement se mettre en route, voiture personnelle ou de location (un grand Espace conduit par Michel, frère de Nicole) pour six d’entre nous.

       L'A4 nous conduira jusqu'à Château-Thierry dans l'Aisne, où nous retrouverons les autres participantes et leurs conjoints, pour deux nuits à l'hôtel Ibis, au cœur de la Champagne. La région est chargée d'histoire.

       Cette petite ville vit passer et séjourner les Gaulois, les Romains, les Mérovingiens ; Charles Martel y fit bâtir un château et Jean de la Fontaine y vit le jour en 1621. Maître des Eaux et Forêts, il passa une grande partie de sa vie à parcourir la campagne. La région, célèbre pour ses vignobles, conserve le douloureux souvenir des combats de la guerre de 14-18.

Sa--Samedi 13 Juin :

       Reims, cité des sacres, patrie de Jean-Baptiste Colbert et ville du champagne, Reims, ce n'est pas que la cathédrale. Au gré des rues on peut parcourir 2.000 ans d'histoire et d'architecture : Antiquité, Moyen-âge… avec un important patrimoine Art Déco. Ainsi nous admirons la surprenante bibliothèque municipale édifiée entre 1921 et 1928 (la reconstruction) grâce à un don de 200.000 dollars de la fondation Carnegie "pour contribuer au relèvement des régions dévastées d'Europe". Artistes célèbres de cette époque, sculpteurs, mosaïstes, verriers et peintres participèrent à la décoration du bâtiment et adoptèrent un style résolument Art Déco.

       Mais voici l'heure de notre rendez-vous avec un guide officiel de la cathédrale Notre-Dame. Celle-ci, visible de loin, est impressionnante par ses proportions. La découverte de sa façade est un véritable choc. C'est l'une des plus splendides qui soit. L'impression d'élévation est accentuée par les lignes verticales créées par les tympans, les colonnettes, les gigantesques (3 à 4 m) statues de la galerie des rois. A cette époque Dieu est lumière et la pensée des hommes doit s'élever vers lui par l'intermédiaire de ce monument, trait d'union entre le ciel et la terre.

       Érigée entre 1211 et 1516 sur une première cathédrale, puis sur une seconde, toujours renaissante malgré les événements dramatiques qui l'atteignirent, elle représente l'un des plus beaux témoignages de l'art gothique ; régulièrement agrandie avec le parti pris d'une très grande richesse artistique.

       "La cathédrale des Anges et des Sacres", ce sont d'abord des chiffres : longueur 139 m, hauteur de la nef 38 m (l'équivalent d'un immeuble de 12 étages), hauteur des tours 83 m, superficie environ 5.000 m², 2.302 figures sculptées, 22 clochetons, 4 roses et 3.900 m² de vitrages (dont un ensemble remarquable de vitraux du XIIIème).

       Il est certain que lors de son sacre le 25 Janvier 1515, François 1er la vit telle que nous la voyons dans sa magnifique légèreté ; une cathédrale bâtie avec "une logique et une intelligence d'ensemble" que les restaurateurs d'aujourd'hui découvrent jour après jour. Il est possible de discerner parmi d'autres un atelier de sculpture "Rémois", en fait une synthèse de Chartres et de Bourges, pour créer un style champenois original qui trouve sa consécration dans l'ange au sourire.

       Enracinée au cœur de la ville depuis le Vème  siècle, son destin est lié à l'histoire de la France depuis le baptême de Clovis le 25 Décembre 496 ou 498. Sous la pression de Clotilde son épouse burgonde et catholique, Clovis est baptisé en même temps que 3.000 de ses guerriers francs, par Rémi, évêque de Reims", "Courbe la tête, fier Sicambre, retire tes colliers, adore…". Ainsi est facilitée la fusion entre les Gallo-Romains et leurs vainqueurs, les Francs. Le baptême de Clovis et son onction, à l'origine de la royauté franque, scelleront  l'alliance du Trône et de l'Église.

       Trente-deux rois furent sacrés à Reims, dans les trois cathédrales successives, recevant les symboles de la monarchie, pour y être "légitimés", le dernier, Charles X en 1825, le plus émouvant Charles VII, conduit à Reims par Jeanne d'Arc, au milieu des armées anglaises.

       Les restes d'un baptistère, contemporain de Clovis, ont été retrouvés sous la cathédrale actuelle, avec des signes évidents d'une adduction d'eau vive. Une dalle gravée dans l'allée centrale en indique l'emplacement.

« Ici Saint Remi baptisa Clovis roi des Francs »

                               CLODOWIG – CLODIVICVS – LUDOVICVS – LOVIS -

       Dans la monarchie française 18 rois portèrent le prénom de Louis.

       La cathédrale Notre-Dame fut atteinte par les premiers obus allemands le vendredi 18 septembre 1914. Le samedi, un énorme incendie se déclara qui fit fondre 400 tonnes du plomb des cloches et des toitures. Il se propagea à l'ensemble de l'édifice. Les pierres éclatèrent. Durant quatre ans elle fut frappée par près de 300 obus. Les Allemands voulaient rayer de la carte ce monument symbole. Après la guerre certains voulaient le conserver "dans la tragique grandeur de ses ruines". Mais la reconstruction fut décidée et entreprise sous la conduite de l'architecte Henri Deneux, véritable sauveur de la cathédrale, avec l'aide de généreux mécènes comme les Fondations américaines Carnegie, Ford, Rockefeller et de magnifiques artisans et artistes, comme Chagall. En 1937, la cathédrale fut à nouveau consacrée et rendue au culte.       Notre visite de ce lieu symbolique se poursuivit par une promenade à l'extérieur. Du cours Anatole France, nous pouvons apprécier l'harmonie du chevet avec "sa multiplicité de chapelles, toits, galeries…"

       Mitoyen à la cathédrale, le palais des Archevêques de Reims, appelé Palais du Tau en raison de son plan en T, fut aménagé pour recevoir le roi et sa suite à l'occasion du sacre. Depuis 1138 il n'a cessé d'être remanié et restauré après l'incendie de 1914.

       A quelques minutes à pied de là, la brasserie "Le Colibri" nous attend pour le déjeuner commun. Une pause agréable avant de nous rendre à notre rendez-vous de 16h30 : la visite guidée des caves du champagne Taittinger.

       Fondée par Jacques Fournaux en 1734, la maison prospère dans le négoce des vins. En 1932, Pierre-Charles Taittinger accède à la direction et la famille prend le contrôle de l'entreprise qui prend leur nom. Aujourd'hui, 15 millions de bouteilles vieillissent dans ces crayères gallo-romaines. A pied nous faisons un véritable voyage dans le temps : d'abord carrières d'extraction de la craie, puis refuge des Chrétiens, cryptes de l'ancienne abbaye Sainte-Nicaise détruite à la Révolution et dont ce sous-sol conserve de magnifiques vestiges.

       Nous sont expliquées les différentes étapes de l'élaboration du champagne (ici cépage Chardonnay). Avec le guide nous parcourons un réseau de galeries et de caves, aux parois blanches et humides. Sur des pupitres en bois, une quantité impressionnante de bouteilles sont allongées, têtes inclinées vers le bas où, pendant 4 à 5 mois avant l'expulsion des dépôts, elles seront tournées d'un quart de tour par jour. Colossal travail qui nous éclaire sur la valeur de "ce vin d'exception", assemblé comme un parfum et dont la notoriété et le prestige ne cessent de se déployer dans le monde.

       La visite se termine par la traditionnelle dégustation accompagnée de ravissants biscuits roses de Reims, surprise attentionnée de Nicole et Sœur Marie. Une boutique présente aux visiteurs la gamme des champagnes et de nombreux articles cadeaux.

Di--Dimanche 14 Juin :

       Très tôt les valises sont fermées. Nous quittons Château-Thierry les yeux pleins de belles images, avec l'impression d'être accompagnées par le sourire d'un ange.

       C'est à Chézy-en-Orxois, près de Cerfroid, que nous assisterons à la messe du Saint-Sacrement. Car aujourd'hui c'est au tour de sa petite église de nous ouvrir ses portes. Bâtie en 1776 dans le style de celle de la Ferté-Milon, classée monument historique, elle est ce matin baignée de clarté. C'est là que nous retrouvons les religieuses  et les pères trinitaires dont l’un d’eux, le père Denis Trinez est le prêtre célébrant ce Dimanche.

       Cerfroid, lieu chargé d'histoire, berceau de l'Ordre trinitaire, attend notre visite. Pour certaines d'entre nous c'est une véritable découverte, pour d'autres "plus jeunes" c'est un grand bond en arrière : en 1960, à l’occasion des 300 ans de la fondation de la Congrégation des Religieuses Trinitaires, un groupe de Féneloniennes, dont certaines d’entre nous, vécurent un voyage inoubliable qui nous mena de Sidi-Bel-Abbès à Faucon de Matha et Cerfroid en passant par Lyon et Paris. Souvenirs de vacances en "métropole", sans soucis mais aussi studieuses et manuelles : couture, repassage, cuisine… Pour toutes l'émotion est présente… avec une pensée particulière pour leur "prof", Sœur Saint-Jean l'Évangéliste, aujourd’hui à Annonay.

       Le site de Cerfroid est impressionnant. Les ruines imposantes témoignent de l'importance du Couvent trinitaire avant la révolution. Aujourd'hui "la Maison d e la Trinité" s'ouvre au public. Elle accueille retraites, recollections, groupes et "chacun dans une ambiance simple et paisible". Le Père Jean Pierre (51 ans de prêtrise) nous accueille pour nous présenter les lieux et en rappeler leur histoire.

       Jean de Matha est né à Faucon dans les Alpes de Haute-Provence vers 1154. Brillant élève au collège d'Aix, il s'inscrivit ensuite aux cours de théologie à Paris. Il se destine à la prêtrise et célèbre sa première messe le 28 Janvier 1193. Il n'avait cessé de supplier le Seigneur "pour qu'il lui indiquât quel ordre religieux il devait choisir". C'est au cours de cette messe qu'il eut la vision du Christ dans sa majesté soutenant dans ses mains deux hommes enchaînés, l'un noir et l'autre blanc, un maure et un chrétien, portant haut une croix grecque rouge et bleue. Dans la chapelle on peut voir une reproduction de la mosaïque décorant l'entrée de ce qui reste de l'église de l'hospice de Saint-Thomas-in-Formis (on pense qu'il s'agit de l'aqueduc de Claude) à Rome. La vision de Jean de Matha est ici magnifiquement illustrée par Cosma Cosmati, membre d'une célèbre famille de mosaïstes romains sur quatre générations. Ce n'est pas le Christ souffrant qui est représenté mais le Christ ressuscité, le "Pantocrator"  tout-puissant, roi de gloire, maître de l'univers, représenté de face, tel qu'il apparaît dans les icônes d'orient, ces portraits magnifiques s'inspirant peut-être du linceul de Turin.

       Pour Jean, le chemin est tout tracé : sa mission, le rachat des captifs, leur "rédemption". "La maison-mère" est fondée ici-même, au bord de la rivière le Clignon, sur un terrain qu'il a reçu en don. Le lieu isolé et froid, au milieu de marécages, est propice à la réflexion et à la prière. Sous les quarante hectares de la propriété circule abondamment l'eau de sept sources. L'une d'elles sort de terre et alimente un petit canal verdoyant. L'endroit est apaisant et appelle à la méditation. C'est là que Jean de Matha, accompagné d'un ermite, Félix de Valois,  fut témoin de l'apparition d'un cerf blanc (cerf-froid) venu s'abreuver à la fontaine. Il porte entre ses bois une croix rouge et bleue… Les pères trinitaires porteront l'habit blanc (couleur de Dieu le Père) du croisé avec sur la poitrine cette même croix pattée.

       En plus du bâtiment principal (hôtellerie et repas), le petit hameau possède à l'entrée deux jolis pavillons du 18ème siècle, qui autrefois abritaient les dortoirs et l'Ecole ménagère, fermée en 1993. On y voit aussi d'intéressants vestiges : une chapelle inachevée construite sur les fondations de l'ancienne église, une partie d'enceinte du 12ème siècle, une tour d'angle. Des cryptes aux voûtes en ogive ont été nettoyées pour mettre à jour un ancien pavage et pour drainer, par un système de bassins, l'eau souterraine, et surtout une imposante salle capitulaire du 16ème siècle, peut-être en réalité les cuisines et le réfectoire qui pouvait accueillir jusqu'à 70 moines. Aujourd'hui de jeunes stagiaires et Rmistes restaurent les lieux dans le cadre de chantiers – écoles-patrimoines afin d'acquérir une formation professionnelle.

       C'est à regret qu'il nous faut quitter les lieux. Il est l'heure, déjà bien avancée du traditionnel repas de l'Association. Nous prenons la direction de la Ferté Milon, petite ville dans le Valois, bâtie sur une colline qui domine l'Ourcq. C'est dans l'église Notre-Dame (M.H.) que fut baptisé Jean Racine en 1639 et  qu'y fut célébré le mariage de Jean de la Fontaine en 1649. On dit même que Racine, enfant de chœur, aurait assisté à ce mariage…

       Bâti au XVème siècle sur les ruines d'une "ferté" (fortification du 8ème) par le duc d'Orléans, son château ne fut jamais achevé et il n'en reste que son imposante façade qui inspira le poète Paul Fort "Le château noir est-il hanté… le noir château de la Ferté…"

       La table est dressée sur la terrasse fleurie du restaurant "Les Ruines", adossé à la vieille muraille. Heureusement stores et parasols procurent l'ombre car le soleil est brûlant et la température plutôt … méditerranéenne. Des conversations entrecoupées de silences. Des images attendries et nostalgiques… Cerfroid, un lieu inspiré… Au menu : terrine de foie gras et chutney d'abricot ; longe de veau rôtie, gratin au Salers et légumes en brunoise ; plateau de fromages et excellents desserts…

       Mais l'heure a tourné. Nous avons pris quelque retard. Rendez-vous obligent, à regret deux de nos amis nous quittent. L'Assemblée générale aura lieu, dans la soirée,  non loin d'ici, dans la maison d'hôtes « L'Ile aux Peintres », réservée en totalité par Nicole. Les chambres de cette gentilhommière du XVIème siècle, hôtel particulier où fut fêté le mariage de Jean de la Fontaine, ont été redécorées dans le style de peintres célèbres, Dali, Picasso… les meubles sont beaux, le parc fleuri invite au repos, avec son joli mobilier de jardin… Endroit au charme romantique. C'est là que se tiendra notre Assemblée générale.

       Après la signature de la feuille de présence et les remerciements d'usage, la Présidente interrogea « Pourquoi Cerfroid cette année? Pour retrouver les Trinitaires, leur histoire et marquer les trente ans de notre Association, créée de nouveau en Métropole sur une idée lancée en 1979 par Sœur Reine Marie alors en Avignon ». (Nicole en fit rapidement l’historique). Sœur Reine Marie est toujours à Rome ; contactée par téléphone, elle a été très intéressée par cette réunion à Cerfroid. "Ne vous arrêtez pas, continuez, je vous transmets ma grande affection". A Rome, elle s'occupe de la formation des novices malgaches et africaines.

       En ce qui concerne les activités de l'Association, notre Présidente, qui est membre du Comité Exécutif de la COFAEC participe notamment à son Assemblée générale, laquelle fut particulièrement importante en 2008.

       Le but de la COFAEC est de soutenir l’Enseignement Catholique, d’être une force de proposition auprès de ses représentants et de participer à la Délégation de l’OMAEC auprès de l’UNESCO. La mission de cette instance est de «  travailler, au maximum, au maintien de la Paix et de la Sécurité dans le Monde…à travers l’Education, la Science, la Culture. ».

       En ce qui concerne les autres activités, notre site - www.fenelon-trinitaires.com - a été mis en ligne par Barth et nous le remercions toutes pour ce gros travail.

       Un beau voyage a été mis sur pied par Maryvonne début Octobre. Nous serons à Venise dans un bel hôtel proche de l'Accademia, et à Abano Terme pour visiter la Vénétie et ses villas palladiennes.

NB : Au moment où ce compte rendu vous parvient, notre voyage a eu lieu. Il fut magnifique. Nous sommes revenus baignés d’Histoire et émerveillés par tant de chefs d’œuvre.

       L'Assemblée se terminant, le bureau est reconduit à l'unanimité… C'est notre dernière soirée ensemble. Nous sommes tous conviés par Nicole et Barth à nous rendre à l'étage, dans la salle de réception. La pièce donne sur le parc où la lumière décline. Moulin et vieilles pierres éclairées par des projecteurs aux couleurs douces prennent un relief particulier. Des tables sont dressées par petits groupes. Un grand buffet est servi dans un coin. Ce magnifique dîner nous est offert par Nicole et Barth pour le 30ème anniversaire de l'Association… Une très belle soirée entre chers amis.

Lu--Lundi 15 Juin :

       Retour à Paris. Les uns reprendront le TGV, d'autres prolongeront leur séjour pour profiter de la capitale. Ce fut vraiment un magnifique week-end.

       L'Eglise célèbre la fête de Jean de Matha chaque 17 Décembre, ce qui correspond à la date de sa mort à Rome. Mais, coïncidence, c'est aussi l'anniversaire de la reconnaissance de la règle trinitaire par le pape Innocent III.

       Le 30 Mai 2010, Lyon fêtera le 350ème anniversaire de la Congrégation des Sœurs de la Sainte-Trinité.

       En ce temps de Noël il est bon de relire tous ces mots familiers à cet ordre original : simplicité, travail, partage, joie de vivre, compassion, esprit de charité et de service, silence… Ils ont repris tout leur sens lors de notre visite à Cerfroid.

                                              Belles et bonnes fêtes à toutes et tous.

 

                                                Anne-Marie BALLESTA-RAYNAL.

 

 

 

 

 

                           ACCUEIL                                                                                            SUITE